Fonte:
Le Figaro
Autore:
Gilles Finchelstein - Dominique Reynié - Simone Rodan Benzaquen
Nos démocracies sont menacées
Gilles Finchelstein,
Dominique Reynié
et Simone Rodan Benzaquen
Il y a dix ans. te 19 octobre 7004. l’écrivain Jean Christophe Rufin remettait au ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin, un « rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ». Dans un contexte déja dominé par la résurgence d’un antisémitisme violent, l’auteur pointait une transformation combinant une diminution du rôle de l’ extréme droite dans la responsabilité des violences antisémites et. en revanche, une augmentation de celui d’une frange de la jeunesse issue de l’immigration. Rufin y voyait l’une des conséquences dramatiques de ce qu’il nommait « l’esprit de Durban », en reférence à la crise diplomatique provoquée par la « conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les diverses formes d’intolérance ». Organisée sous l’égide de l’ONU en 2001, cette conférence avait déclenché une très vive polémique, en raison de tentatives de certains pays d’assimiler Israel à un État raciste. Absurde et grossier, ce retournement était cependant redoutable car il revenait à loger l’antisémitisme au coeur d’un discours prétendument antiraciste. La conférence de Durban a révélé la mutation de l’idéologie antisémite. Depuis, la haine du Juif se présente souvent comme un « antisionisme », lequel est censé étre un point de vue critique, voire moral, sur Israël et donc, ace titre, recevable.
Dix ans après le rapport Rufin, les données collectées par le Centre Kantor montrent que, dans le monde démocratique, le nombre d’incidents antisémites violents a été trois fuis plus élevé autours de la période 2004-2013 qu’au cours de la décennie 1994-2004. La globalisation s’accompagne d’un déploiement de l’antisémitisme. En France, où le nombre d’agression est en forte augmentation, la décennie est impressionnante. Les agressions sont devenues mortelles : l’ assassinat de Ilan Halimi par le gang de Youssouf Fofana, en 2006, celui de Jonathan Sandler et des enfants Gabriel Sandler, Arich Sandler et Myriam Monsonego en 2012 par Mohamed Merah, qui fut aussi le meurtrier des malheureux Imad Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Cheunouf.
Sur le Web, l’installation d’un antisémitisme déchaîné est désormais l’objet d’une activité lucrative, comme le montre le cas Dieudonné. De l’incitation à haine à l’agression, il n’y a qu’un pas, vite franchi. Au cours de l’ôte 2014, lors des manifestations contre l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, Des « morts aux Juifs ! » ont retenti boulevard Barbés ou place de la République – sinistre symbole -, pour finir, comme cela s’est passé a Sarcelles, par la mise a sac de commerces, au motif qu’ils appartenaient à des Juifs, et l’attaque d’une synagogue.
Internet et « l’esprit de Durban » marquent l’entrée de l’antisémitisme dans l’àge de la globalisation. Nos démocraties sont menacées parce qu’elles ne sont pas adaptées pour lutter efficacement Le meilleur exemple est certainement constitué par le réseau des réseaux, le Web, ou il est pour chacun plus facile que jamais d’émettre et de diffuser des messages de haine. tandis qu’il est devenu plus difficile que jamais de les sanctionner. Les réseaux Twitter, Facebook ou les propagateurs de contenus, tels Google et sa channe de vidéos YouTube, offrent aux antisémites et aux racistes un statut d’extraterritorialité, et finalement une impunité de fait, qui ne permet plus aux États de droit ni d’assurer la défense des valeurs humanistes ni de punir ceux qui se rendent coupables de les transgresser. En revanche, des régimes autoritaires peuvent toujours imposer chez eux une censure totale tout en devenant plus capables que jamais de favoriser la diffusion à travers le monde des messages les plus dévastateurs.
En 2004, le rapport Rufin notait l’importance des moyens mis en oeuvre dans un pays comme la France pour lutter contre le racisme et l’antisémitisme : la mobilisation de l’administration, l’Éducation nationale, un appareil législatif répressif consistant, des dispositifs de protection, de prévention, etc. Mais ces outils ont été pensés dans un monde et dans une société envoie de disparition.
Le délitement des structures politiques, sociales et culturelles traditionnelles classes, famille, nation, école, partis. syndicats, médias, livres, critiques – et, parallèlement, la montée en puissance de nouveaux modes d’appartenance -communautarisme identitaire, individualisme anomique, flux transnationaux d’opinion, Web, image, émotion ruinent les modalités classiques de régulation en leur retirant presque toute efficacité. Aujourd’hui, la question se pose de savoir comment les puissances publiques démocratiques pourront encore enseigner, promouvoir et défendre les valeurs qui les fondent, c’est-à-dire survivre. En ce sens, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme n’obéit pas seulement à l’impératif de protéger les individus ou les groupes qui en sont victimes mais aussi à la nécessité absolue d’assurer l’existence de l’ordre démocratique dans le nouveau siècle.
Y a-t -il chantier plus nécessaire ?
*Respectivement directeur genéral de la Fondation Jean -Jaurès, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique et directrice de l’ American Jewish Committee Paris.
Dieci anni fa, il 19 ottobre 2004, lo scrittore Jean Christophe Rufin consegnò al ministro dell’Interno Dominique de Villepin, un “rapporto sulla lotta contro il razzismo e l’antisemitismo.” Già in un contesto dominato dal risorgere di un violento antisemitismo, l’autore indicò una trasformazione ; notò un ruolo ridotto da parte dell’ estrema destra nelle responsabilità di violenza antisemita e,. tuttavia, un aumento in quella di un segmento dei giovani di origine immigrata. Rufin vedeva una delle tragiche conseguenze di quella che definì “lo spirito di Durban”, riferendosi alla crisi diplomatica causata dalla “Conferenza mondiale contro il razzismo, la discriminazione razziale, la xenofobia e le varie forme di l’intolleranza. “organizzata sotto l’egida delle Nazioni Unite nel 2001. la conferenza ha scatenato una polemica feroce, a causa di tentativi di alcuni paesi di assimilare Israele uno Stato razzista. Assurdo e maleducato, questa inversione, tuttavia, era terribile perché era per accogliere l’antisemitismo nel cuore di un discorso presunto razzista. Durban ha mostrato la mutazione dell’ideologia antisemita. Da allora, l’Ebreo-odio è spesso presentata come un “anti-sionismo”, che dovrebbe essere un punto di vista critico, anche morale, di Israele e così asso ricevibile.
Dieci anni dopo il rapporto Rufin, i dati raccolti dal Centro Kantor mostrano che nel mondo democratico, il numero di incidenti antisemiti violenti è stata più alta intorno 03:00 il periodo 2004-2013 rispetto al decennio dal 1994 -2004. La globalizzazione è accompagnata da un display di antisemitismo. In Francia, dove il numero di attacchi sta aumentando drammaticamente, il decennio è impressionante. Gli attacchi sono diventati mortale: l’omicidio di Ilan Halimi dalla banda di Youssouf Fofana nel 2006 che Jonathan Sandler e figli Gabriel Sandler, Sandler e Myriam Monsonego Arish nel 2012 da Mohamed Merah, che era anche lo sfortunato assassino Imad Ibn Ziaten Mohamed Legouad Cheunouf e Abele.
Sul Web, l’installazione di un furioso antisemitismo è ora oggetto di un business redditizio, a seconda dei casi mostra Dieudonné. L’incitamento all’odio aggressione, c’è solo un piccolo passo. Durante rimuove 2014 durante le proteste contro l’intervento israeliano a Gaza, gli “ebrei morti! “Rang boulevard Barbes o Piazza della Repubblica – sinistro simbolo – Infine, come è successo Sarcelles, mettendo un sacchetto di shopping, perché appartenevano agli ebrei, e l’attacco di una sinagoga.
Internet e lo “spirito di Durban” segnano l’ingresso di antisemitismo nell’era della globalizzazione. Le nostre democrazie sono minacciati perché non si adattano in modo efficace L’esempio migliore è probabilmente costituito dalla rete delle reti, il Web, o è per tutti più facile che mai per trasmettere e diffondere messaggi di odio. mentre è diventato più difficile che mai per punirli. Twitter, Facebook o propagatori di contenuti, come le reti di video di Google e YouTube Channe, fornire antisemita e razzista uno status extraterritoriale, e, infine, una situazione di impunità, che non consente agli Stati di legge o di difendere i valori umanistici o per punire i colpevoli di trasgredire. Al contrario, i regimi autoritari possono ancora imporre la censura totale a casa, mentre diventando più capace che mai di promuovere la diffusione in tutto il mondo dei messaggi più devastanti.
Nel 2004, la relazione Rufin ha sottolineato l’importanza dei mezzi posti in atto in un paese come la Francia per la lotta contro il razzismo e l’antisemitismo: la mobilitazione di Amministrazione, Pubblica Istruzione, un apparato repressivo costituito da legislativa, la dispositivi di protezione, prevenzione, ecc Ma questi strumenti sono stati progettati in un mondo e una società invia scomparsa.
La disintegrazione delle strutture politiche, sociali e culturali classi tradizionali, famiglia, nazione, feste scolastiche. sindacati, media, libri, poesie – e, in parallelo, la nascita di nuove forme di appartenenza identità -communautarisme, individualismo anomico, flussi transnazionali di opinione, Web, immagini emozione rovina i metodi convenzionali di regolamentazione ritirando quasi efficacemente. Oggi, si pone la questione di come democratico poteri pubblici possono ancora insegnare, promuovere e difendere i valori sottostanti, vale a dire sopravvivere. In questo senso, la lotta contro il razzismo e l’antisemitismo obbedisce non solo l’imperativo di proteggere gli individui o gruppi che sono vittime, ma anche per l’assoluta necessità dell’esistenza dell’ordine democratico nel nuovo secolo.
(libera traduzione di Anna Seralvo)